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İstanbul : Porta della Felicita ( French ) Jeanine Riegel

İstanbul : Porta della Felicita ( French )

Liste Fiyatı : 2.400,00 TL
9781090992017xx
794895
İstanbul : Porta della Felicita ( French )
İstanbul : Porta della Felicita ( French )
2400.00

Mon premier contact avec la ville d'Istanbul date de 1971. Il fut bref mais décisif.

Au début d'un très long voyage en Turquie - pays considéré comme dangereux à cette époque - je m'arrêtai quelques jours à Istanbul, mais je n'y fis aucune photo, réservant les films dont je disposais pour l'Anatolie orientale qui me semblait devoir receler plus de mystères. Cependant, au cours d'une promenade à la recherche d'églises byzantines peu connues, je m'égarai dans les quartiers sordides, mais ô combien fascinants, de la Corne d'Or. Là, je fus témoin de deux scènes de rue qui me marquèrent profondément. La première était assez amusante : dans une ruelle immonde deux bambins en haillons s'aspergeaient mutuellement de boue avec enthousiasme ; le plus parfait bonheur se lisait sur leur visage. L'autre était plus tragique : quelques minutes plus tard, dans la Grand-rue de Fener, je vis charger dans un dolmuş tout déglingué un jeune apprenti qui venait d'être blessé par une machine : visage blême, sang mêlé au cambouis, souffrance, résignation, solidarité. Instantanément j'eus le sentiment que j'allais aimer cette ville et que, pendant des années, il me serait impossible de m'en détacher.

Dès l'année suivante, grâce à une bourse d'études du gouvernement turc, je retournai à Istanbul pour un séjour de deux mois entiers au cours desquels je fis les premières photographies en noir et blanc de ma carrière. Puis les séjours, longs ou courts, allaient se succéder chaque année. Je résidai même en permanence à Istanbul pendant près de trois ans, d'abord comme enseignant puis, plus tard, comme photographe de l'Institut français d'études anatoliennes. Pendant toutes ces années, je parcourais inlassablement les rues de la ville, caméra à l'oeil, découvrant toujours quelque chose de nouveau et de totalement inattendu. Fasciné par la géographie complexe de cette ville foisonnante, j'en explorais les impasses et les terrains vagues ; je m'introduisais dans les usines et les ateliers où je sympathisais avec les usta; je traînais des journées entières dans les çay evfi, fréquentais quotidiennement les barbiers et passais mes soirées dans les lokanta. Mais il me fallait aussi faire la queue pendant des heures dans les administrations pour essayer, vainement, d'obtenir des papiers de séjour en règle. Et les photographies s'accumulaient.

Puis, à partir du coup d'État de 1980, vint le temps de la destruction systématique des quartiers anciens par des édiles inconscients de la valeur du patrimoine et tout ce qui faisait le charme de cette ville disparut progressivement. Chaque coup de pioche donné à Istanbul me perçait le cœur. Et chaque fois que je quittais Istanbul pour rentrer à Lyon je me disais: c'est la dernière fois!

Et pourtant j'y reviens, encore et toujours.

Prises entre 1972 et 1991, les photographies de Paul Veysseyreesquissent un portrait intemporel d'un İstanbul a'la fois quotidien et secret.

  • Açıklama
    • Mon premier contact avec la ville d'Istanbul date de 1971. Il fut bref mais décisif.

      Au début d'un très long voyage en Turquie - pays considéré comme dangereux à cette époque - je m'arrêtai quelques jours à Istanbul, mais je n'y fis aucune photo, réservant les films dont je disposais pour l'Anatolie orientale qui me semblait devoir receler plus de mystères. Cependant, au cours d'une promenade à la recherche d'églises byzantines peu connues, je m'égarai dans les quartiers sordides, mais ô combien fascinants, de la Corne d'Or. Là, je fus témoin de deux scènes de rue qui me marquèrent profondément. La première était assez amusante : dans une ruelle immonde deux bambins en haillons s'aspergeaient mutuellement de boue avec enthousiasme ; le plus parfait bonheur se lisait sur leur visage. L'autre était plus tragique : quelques minutes plus tard, dans la Grand-rue de Fener, je vis charger dans un dolmuş tout déglingué un jeune apprenti qui venait d'être blessé par une machine : visage blême, sang mêlé au cambouis, souffrance, résignation, solidarité. Instantanément j'eus le sentiment que j'allais aimer cette ville et que, pendant des années, il me serait impossible de m'en détacher.

      Dès l'année suivante, grâce à une bourse d'études du gouvernement turc, je retournai à Istanbul pour un séjour de deux mois entiers au cours desquels je fis les premières photographies en noir et blanc de ma carrière. Puis les séjours, longs ou courts, allaient se succéder chaque année. Je résidai même en permanence à Istanbul pendant près de trois ans, d'abord comme enseignant puis, plus tard, comme photographe de l'Institut français d'études anatoliennes. Pendant toutes ces années, je parcourais inlassablement les rues de la ville, caméra à l'oeil, découvrant toujours quelque chose de nouveau et de totalement inattendu. Fasciné par la géographie complexe de cette ville foisonnante, j'en explorais les impasses et les terrains vagues ; je m'introduisais dans les usines et les ateliers où je sympathisais avec les usta; je traînais des journées entières dans les çay evfi, fréquentais quotidiennement les barbiers et passais mes soirées dans les lokanta. Mais il me fallait aussi faire la queue pendant des heures dans les administrations pour essayer, vainement, d'obtenir des papiers de séjour en règle. Et les photographies s'accumulaient.

      Puis, à partir du coup d'État de 1980, vint le temps de la destruction systématique des quartiers anciens par des édiles inconscients de la valeur du patrimoine et tout ce qui faisait le charme de cette ville disparut progressivement. Chaque coup de pioche donné à Istanbul me perçait le cœur. Et chaque fois que je quittais Istanbul pour rentrer à Lyon je me disais: c'est la dernière fois!

      Et pourtant j'y reviens, encore et toujours.

      Prises entre 1972 et 1991, les photographies de Paul Veysseyreesquissent un portrait intemporel d'un İstanbul a'la fois quotidien et secret.

      Stok Kodu
      :
      9781090992017xx
      Boyut
      :
      31x31 cm.
      Sayfa Sayısı
      :
      154 Sayfa,
      Basım Yeri
      :
      Paris
      Baskı
      :
      1
      Basım Tarihi
      :
      2012
      Çeviren
      :
      Patrick Creber
      Editör/Hazırlayan/E.Geçen
      :
      Paul Veysseyre
      Kapak Türü
      :
      Ciltli, şömizli
      Kağıt Türü
      :
      Kuşe kağıt
      Dili
      :
      French
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